KIMBEROSE

Du rose ou rienTrois ans après le succès de Out, disque d’or, Kimberose prend son envol avec un nouveau chapitre. Du rose ou rien, son nouvel album, est le manifeste d’une artiste émancipée et en paix avec elle-même, capable d’offrir dans un même disque pépites de soul, disco solaire et chanson française. Kimberose possède la présence scénique d’une diva de l’âge d’or de la soul, du jazz et du R&B catapultée dans notre époque. Dotée d’une tessiture de trois octaves – à la Aretha Franklin et Beyoncé - et d’une propension naturelle à incarner les ondoiements du son, cette interprète française, d’origine franco-britannique et ghanéenne, se promène dans les styles et les transmute dans un univers pop flamboyant, avec une liberté rythmique d’une modernité rare. Depuis toujours, la voix aux tons malt de Kimberose suit une trajectoire lumineuse qui se déjoue de la géographie, du temps et des conventions. Sa capacité vocale à cueillir la nuance est une fenêtre avec vue sur la perception des couleurs en musique. Révélée au public en 2015, dans sa qualité d’auteur-compositeur et interprète, en quelques années, Kimberose a enchaîné un EP, It’s Probably Me, rehaussé d’un tube intitulé I’m Sorry, et deux albums – Chapter One (2018) et Out (2021) - certifiés disques d’or. Sans compter son single d’or Back On My Feet, son duo avec Grand Corps Malade (Nos plus belles années) et ses nombreuses reprises qui ont suscité l’enthousiasme du public, telle l’interprétation bouleversante de Smile, chef-d’œuvre de Charlie Chaplin.L’audace est l’une des caractéristiques qui traversent la discographie de Kimberose – contraction entre son prénom, Kimberly, et le verbe « oser ». Consciente des risques qu’elle prenait en se mettant en concurrence avec chanteuses Anglo-Saxonnes, difficiles à battre sur leur même terrain, Kimberose s’est lancée sans filets en livrant des albums de « soul made in France ». Elle a relevé le défi, parfois même en étant comparée à Amy Winehouse, dont elle possède le timbre acidulé et le growl – cet art de saturer et faire vibrer la voix, typique des chanteuses de blues et de jazz - ainsi que le penchant à s’aventurer dans les abîmes de l’âme. « Je n’ai pas peur de montrer mes failles et mes faiblesses, dit-elle. Ce sont des choses qui nous lient tous les unes aux autres ». Avec Du rose ou rien, son nouvel album, Kimberose poursuit son ascension en réaffirmant son registre soul et en ajoutant une corde à son arc : des titres chantés en français, qu’elle agrémente d’une voix de miel et de rythmes de bossa-nova incitant le monde à sourire et à danser sur un nuage de saudade. Rien ne destinait cette jeune femme née en banlieue parisienne au milieu de blocs en béton à croiser les flux libératoires du gospel, du jazz et de la soul américaine. Sauf un besoin profond de retirer les chaînes et d’exprimer des sentiments d’empathie difficiles à contenir. Depuis son enfance, Kimberose a été guidée par un chœur de voix féminines - Lauryn Hill, Billie Holiday, Etta James, Whitney Houston, Aretha Franklin -, non seulement des visionnaires en musique, mais également des pionnières qui, avant l’heure, ont fait s’évaporer les préjugés sur la race et le genre, et ont contribué à la représentativité des identités, par le seul biais de leurs interprétations. Tous les dimanches matin, dans le petit appartement de Corbeil-Essonnes, où Kimberly Rose Kitson-Mills a grandi, sa mère lui prend la main en entonnant un gospel en anglais ou en ga. Née à Accra, au Ghana, Anita, la mère de Kimberly – une danseuse et mélomane anglophone émigrée à Paris - ne se doute pas que ces instants magiques resteront gravés pour toujours dans l’ADN de sa fille. Pourtant ils prendront le dessus à chaque étape de la vie de Kim, comme on la surnomme, et balaieront tout le reste au passage : les études universitaires, les amours, les mauvais choix. Dès l’âge de 5 ans, lorsqu’elle chante dans sa chambre, Kim trouve pleinement sa voie. Comme une évidence. Elle est faite pour chanter. Elle aurait pu devenir psychologue, avocate, infirmière - autant de parcours qu’elle a entrepris au fil de ses 33 ans de vie. Mais la musique et le chant se sont imposés à chaque fois. Sans doute, aussi, pour expliquer l’inintelligible. La perte d’un père, à 20 ans. La naissance d’un enfant à 22 ans. Orpheline et mère à un si jeune âge. « Il y a beaucoup de choses que la musique accompagne sans chercher une explication rationnelle », dit Kimberose. Comme le synchrétisme, le mélange et la fusion - des caractéristiques considérées comme des qualités en musique. Née en France d’un père anglais – ingénieur et guitariste qui s’était établi à Paris – et d’une mère africaine, Kimberose a toujours avancé avec son double : deux pays, deux cultures, deux noms, deux langues. Très jeune, elle a l’intuition que le monde des sons qui l’habite permet de rassembler les gens autour d’elle, alors que celui de la vision, plus limitée et trompeuse, les divise et souvent